Dans un monde où la lutte contre le changement climatique est cruciale, la France prend des mesures significatives pour réduire les émissions de CO2 et promouvoir une transition énergétique durable. Le décret sur la rénovation énergétique du parc tertiaire est un pas important vers un avenir plus écoresponsable. En encapsulant des obligations de réduction des consommations d’énergie, ce décret s’inscrit dans une démarche globale pour renforcer la performance énergétique des bâtiments et créer des espaces de travail plus sains et respectueux de l’environnement.
Qu’est-ce que le décret sur la rénovation énergétique du parc tertiaire ?
Le décret, connu sous le nom d’Éco Énergie Tertiaire, a vu le jour avec l’article 175 de la loi ELAN et est entré en vigueur en octobre 2019. Il vise des bâtiments de plus de 1 000 m² utilisés à des fins tertiaires. Le principal objectif de cette législation est de réduire progressivement la consommation d’énergie finale de ces espaces, dans le cadre d’une stratégie nationale de transition énergétique. Cela passe par une gestion plus efficiente des ressources et par l’encouragement d’une réflexion plus large sur l’empreinte écologique des entreprises.
À court terme, le décret requiert de toutes les entités concernées de prendre des mesures concrètes pour réduire leur consommation d’énergie. Le cadre légal ainsi défini impose des objectifs clairs et des délais précis :
Date limite | Objectif de réduction |
---|---|
31 décembre 2030 | Réduction de 40 % ou respect d’un seuil réglementaire |
31 décembre 2040 | Réduction de 50 % ou nouveau seuil à respecter |
31 décembre 2050 | Réduction de 60 % ou dernier seuil à respecter |
Cette obligation représente une véritable opportunité pour les entreprises de valoriser leur patrimoine immobilier tout en contribuant directement à la protection de l’environnement. En intégrant des pratiques durables dans leur fonctionnement quotidien, elles jouent un rôle actif dans la transition énergétique.

Qui est concerné par le décret ?
Ce dispositif s’applique à un large éventail d’acteurs du secteur tertiaire, y compris les propriétaires, les locataires et les gestionnaires d’établissement. En effet, selon les données disponibles, 68 % du parc tertiaire français est soumis à ces exigences. Il est donc essentiel que toutes les parties impliquées soient conscientes de leurs responsabilités afin de garantir le respect de la législation.
- Propriétaires : Ils doivent veiller à la performance énergétique de leurs bâtiments et mettre en place une gestion technique adaptée.
- Locataires : Ils sont chargés de l’optimisation des équipements et de la maîtrise des consommations.
- Gestionnaires d’installation : Si leur intervention est mandée, ils doivent suivre les performances techniques et énergétiques des équipements installés.
L’enjeu ici est aussi de sensibiliser et de former les usagers des bâtiments. En adaptant leurs comportements et en mettant en place des pratiques plus responsables, les occupants peuvent également contribuer à la performance énergétique globale des espaces. Par exemple, certains gestes simples comme éteindre les lumières ou débrancher les appareils électroniques non essentiels peuvent avoir un impact significatif sur la consommation d’énergie.
Les types de bâtiments impactés
Pour que le décret soit d’application, un bâtiment doit faire plus de 1 000 m² de superficie. Plusieurs types de structures sont concernés :
- Bureaux et espaces administratifs
- Commodités telles que hôtels et restaurants
- Établissements de santé et médicaux
- Salles de classe et établissements éducatifs
- Équipements sportifs et culturels
- Transport : gares et aéroports
- Centres de données et installations logistiques
Il est important de noter que certains bâtiments, tels que ceux à usage cultuel, provisoirement construits ou affectés à des missions de défense, ne sont pas soumis à cette réglementation. Cela a pour but de concentrer les efforts sur les structures à fort impact environnemental.

Comment atteindre les objectifs de réduction énergétique ?
Le décret impose une trajectoire ambitieux vers la réduction de la consommation d’énergie dans le secteur tertiaire. Les entreprises ont le choix entre deux méthodes pour atteindre leurs objectifs :
- Réduction relative : Cela implique une diminution en pourcentage de la consommation d’énergie par rapport à une année de référence choisie entre 2010 et 2022.
- Valeur absolue : Les entreprises doivent se conformer à un seuil de consommation d’énergie finale qui est fixé par arrêté. Ce seuil dépend de l’activité tertiaire et dans certains cas, cette méthode est plus adaptée pour les bâtiments récents ou ceux ayant déjà investi dans l’efficacité énergétique.
Tout changement d’activité ou de consommation doit être surveillé de près pour s’assurer que les mesures mises en œuvre sont efficaces. C’est pourquoi réaliser un audit énergétique est fondamental. Cet audit identifie des leviers d’économies d’énergie tout en facilitant l’élaboration d’un plan d’action clair.
Medthode | Objectifs |
---|---|
Réduction relative | 40 % d’ici 2030 ; 50 % d’ici 2040 ; 60 % d’ici 2050 |
Valeur absolue | Seuil de consommation exprimé en kWh/m².an |
Les enjeux financiers et l’aide à la transition
Le coût de la transition énergétique peut être un obstacle pour certaines entreprises. C’est pourquoi des aides financières sont mises à disposition pour soutenir les acteurs du secteur tertiaire dans leur démarche écologique. Voici quelques programmes :
- Tremplin Transition écologique PME : Aide forfaitaire pour les audits et travaux, entre 5 000 et 200 000 €.
- Booster Entreprises – Éco Énergie Tertiaire : Subventions jusqu’à 70 % des coûts des études.
- Certificats d’économies d’énergie : Primes basées sur les économies d’énergie réalisées.
- Prêt éco-énergie : Financements pour les travaux d’économie d’énergie, de 10 000 à 500 000 €.
Les collectivités peuvent également proposer des aides locales pour renforcer ces initiatives. Pour en savoir plus, les entreprises sont encouragées à consulter leur chambre de commerce et d’industrie ou les sites des collectivités locales.
La mise en conformité : étapes clés et suivi
Pour garantir le respect des obligations liées au décret, une approche organisée est cruciale. Voici comment procéder :
- Réaliser un audit énergétique : Cette première étape est indispensable pour connaître l’état actuel des consommations énergétiques.
- Élaborer un plan d’action : Cela doit inclure des objectifs précis et clairs, ainsi que des moyens d’atteindre ces objectifs.
- Utiliser la plateforme OPERAT : Ce portail numérique permet de centraliser les données de consommation et de faciliter le suivi des performances.
Chaque entité assujettie devra s’enregistrer sur la plateforme OPERAT, où ils devront déclarer annuellement leur consommation d’énergie finale. Cette plateforme joue également un rôle de suivi des performances, fournissant des attestations et des indicateurs de conformité.
L’impact environnemental et sociétal du décret
Au-delà de l’aspect réglementaire, le décret sur la rénovation énergétique représente un véritable changement d’approche pour les entreprises. En adoptant des pratiques plus durables, non seulement elles améliorent leur image, mais elles participent également à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Les avantages ne se limitent pas au simple respect des normes environnementales. Un bâtiment durable contribue à une meilleure qualité de l’air intérieur et offre un cadre de vie plus sain pour les occupants. Cela se traduit par une plus grande productivité et une satisfaction accrue des employés. De plus, cette transition vers des bâtiments respectueux de l’environnement peut aboutir à des certifications environnementales, valorisant ainsi le patrimoine immobilier des entreprises.
Enfin, les entreprises engagées dans cette démarche peuvent renforcer leur responsabilité sociale, en montrant qu’elles se soucient non seulement de leurs profits, mais aussi de l’environnement qui les entoure. Ce facteur est de plus en plus pris en compte par les clients et les partenaires, ce qui peut s’avérer être un avantage compétitif sur le marché.
Questions fréquemment posées
Quelles sont les sanctions en cas de non-respect du décret ?
En cas de non-conformité, des amendes administratives peuvent être imposées, allant jusqu’à 7 500 € pour les entités morales.
Les bâtiments de moins de 1 000 m² sont-ils concernés ?
Non, les bâtiments à usage tertiaire dont la surface est inférieure à 1 000 m² sont exclus du champ d’application du décret.
Comment déclarer mes consommations d’énergie ?
Chaque année, vous devez enregistrer votre consommation sur la plateforme OPERAT avant le 30 septembre.
Quels types d’aides peuvent être sollicités ?
Il existe plusieurs programmes d’aides, y compris des financements publics pour les travaux d’efficacité énergétique.
Comment choisir mon année de référence ?
Vous pouvez choisir une année entre 2010 et 2022, de préférence juste avant le début des travaux de rénovation.